BIEN AU CONTRAIRE

BIEN AU CONTRAIRE BIEN AU CONTRAIRE Dans deux jours, des millions de Britanniques voteront contre l'Europe. Des ménagèrcs, des jeunes, des ouvriers, des sympatisants du Parti communiste et du Front national d'extréme droite. Un certain nombre des retraités militaires, des nostalgiques de l'Empire. Une poignée d'industriels, menacés par la crise. Des dissidents politiques et économiques. Auront-ils la majorité des voix? Les sondages les plus récents suggerent que la plupart des électeurs suivront les conseils du gouvernement britannique et se prononceronl en faveur du Marche commun. Mais l'cxpérience démontre le danger d'un revirement de dernière minute. En Norvège il y a trois ans, la presque totalité des forces vives — ou orthodoxes — de la nation appuyait la politique européenne du gouvernement. Meme les syndicats s'y ralliaient. Cependant, petit à petit, un cartel des Non s'est constitué comme un mouvement de Résistance nationale, presque clandestine. Il s'agissait des paysans, des pècheurs, des pauvres, des vieux, des étudiants, des extrémes à gauche et à droite. Cela faisait « rétro », un poujadisme nordique, un puritanisme du petit. Mais ce sont les Non qui l'ont emporté aux urnes. En sera-t-il ainsi en Crande-Bretagne? Pour bcaucoup de Britanniques, les Norvégiens som leurs semblablcs, leurs frères, hypocrites ou pas. Rassurons-nous. La Royaume-Uni n'est pas la Norvège et ne le deviendra pas. Malgré les efforts de tous ceux qui voient dans le referendum un moyen de renoncer à la fois à l'economie mixte, aux contraintcs de la concurrcnce internationale et aux splendeurs et misères de la démocratie parlementaire. C'est là le véritable enjeu, dont l'Europe n'est qu'un prétexte. Pangloss

Luoghi citati: Front, Marche